L'année qui débute pourrait être la plus chaude jamais enregistrée. Les météorologues du Hadley Centre, dépendant de l'agence météorologique britannique (Met Office), ont effectué leur prévision annuelle : le thermomètre pourrait afficher une hausse de 0,54 degrés Celsius par rapport à la température globale moyenne de 14°C.
Le précédent record de chaleur avait été enregistré en 1998, avec une hausse de 0,52° C par rapport à la normale. La hausse prévue en 2007 tient pour partie aux émissions de gaz à effet de serre provoquées par les activités humaines. Auxquelles s'ajoute le retour, depuis septembre dernier, d'El Niño dans l'Océan Pacifique. Bien que modéré cette année, ce phénomène climatique (lire l'encadré ci-dessous) aura des répercussions sur le climat mondial.
Les experts britanniques estiment qu'il y a 60% de chances que la hausse annoncée des températures se produise. Et ils rappellent que, depuis sept ans, leurs prévisions annuelles globales se sont avérées "remarquablement justes", avec une erreur ne dépassant pas les 0,06°C. Pour autant, Pascale Delecluse, directrice adjointe du Centre national de recherches météorologiques, n'est "pas complètement convaincue".
"Défi intéressant"
"Le phénomène El Niño en cours n'a rien à voir avec celui de 1998, qui a été le plus fort du siècle", explique-t-elle à LCI.fr. "Je ne sais pas si l'El Niño de cette année sera capable d'influencer le climat mondial", poursuit-elle. "Ce qui est certain, c'est que nous sommes dans une tendance lourde au réchauffement, pointe la spécialiste française. Mais ce n'est pas forcément linéaire. 2003 et 2006 ont été les deux dernières années les plus chaudes ; or, ni l'une, ni l'autre n'étaient des années El Niño."
Pascale Delecluse rappelle par ailleurs que les prévisions à long terme aboutissent "encore à trop de divergences, en particulier sur les régions tempérées", d'un organisme météo à un autre. Et ce, au delà des différentes méthodes de calcul, employées de chaque côté de la Manche.
Pour autant, la chercheuse admet que les météorologues britanniques "ont posé un défi" à la communauté scientifique internationale et que leurs homologues français vont devoir lancer leurs propres analyses. Et de souligner : "Le Met Office a pris des risques en rendant publiques ces prévisions mais c'est intéressant".
El Niño, une anomalie du climat
"C'est une anomalie du climat qui survient en moyenne tous les cinq ans dans l'océan Pacifique. En temps normal, les alizés y soufflent d'est en ouest. Les eaux chaudes s'accumulent dans l'ouest du Pacifique, où les précipitations sont importantes. Dans l'est, les eaux froides remontent des profondeurs. Lors d'un El Niño, les alizés faiblissent, voire s'inversent. Les eaux chaudes s'étendent alors petit à petit le long de l'équateur, bloquant la remontée d'eau froide et formant donc des nuages et de la pluie vers le centre et l'est de l'océan" (source : CNRS).
Source: LCI
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